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El Morjène
1 mars 2005

PAGE 78

Il y avait un jardinet avec une haie, deux ifs, un pin et un genre de prunier défeuillé, une pelouse en réfection et au milieu un beau sentier en serpentin bien ensablé; une femme passait sur le sentier puis disparaissait !
Il avait perdu ses deux arbres : le cèdre et le tamaris et les peupliers bâtards mais il avait retrouvé plus loin un cèdre beaucoup plus grains et un arbre jauni de l'autre côté de l'allée et ils faisaient la tonnelle.
Contre la montagne il y avait quelque chose de blanc qui se transformait et changeait de place; l'oiseau repassait devant sa fenêtre mais ne s'arrêtait pas, ce n'était pas un oiseau familier, puis c'était des milliers d'oiseaux qui passaient, il ne savait pas si c'était des oiseaux migrateurs !
Dommage les pompiers passaient aussi puis un papillon blanc attardé mais toujours vivant ! De grands pans de ciel bleu pervenche se montraient entre les nuages blancs et gris, un grand coup de soleil, les maisons sortaient de l'ombre. Un pigeon s'était installé sur l'antenne de télévision, était ce lui qui avait laissé une plume sur le balcon ? certainement car il semblait loger sur la terrasse de l'immeuble. Une maison ocre apparaissait, il préférait la rose car elle avait deux fenêtres ! Bizarre deux oiseaux faisaient la course !
Un homme âgé vêtu d'un costume et d'une chemise bleue traversait la route en tâtonnant devant l'hôtel de ville, Julien se projetait en lui ! Il était à l'écoute de la ville et il n'était pas trop gêné par le bruit des voitures:sortie d'école, sortie du travail . La tour s'éclairait sous les rayons du soleil qui descendaient vers les maisons mais il fallait faire vite avant que le sac poubelle bleu ne s'envole du balcon .
Quand s'entrouvaient les nuages pour laisser beaucoup de ciel bleu il pensait " j'aime " mais quand le ciel était trop noir, quand il faisait froid comme le premier jour il pensait tristement . Attention, pour une fois qu'il allait manger chaud, il fallait surveiller ses deux patates à l'eau et faire chauffer sa caillette; la semaine dernière il avait mangé une caillette ardéchoise il fallait bien comparer avec celle de Savoie; l'eau chantait trop fort dans la casserole il fallait régler la plaque électrique !
Mais pourquoi ce gros pigeon restait-il sur l'antenne de télévision devant la maison au lieu de se mettre à l'abri, il y avait beaucoup de lieu pour faire un pigeonnier, il était là stoïque et impassible sous le ciel gris avec toute cette eau qui tombait sur lui d'une manière incessante. On ne comprendra jamais rien aux agissements de cet oiseau, on pouvait compter les minutes, les heures, il était toujours là ! Mais sa pigeonne s'était peut-être cachée dans cet immeuble et lui cherchait partout ailleurs : sur les toits, sur les terrasses, sous les hangars.
Il ne parlait pas, il ne chantait pas, on ne connaissait pas ses désirs et ses rêves,ce n'était pas un pigeon voyageur mais il était ivre de liberté,  c'était un pigeon qui avait une pigeonne et qui ne voulait pas entrer chez les humains, s'il était si fier il ne fallait pas qu'il fasse l'observateur !

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