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El Morjène
1 mars 2005

PAGE 79

Il y avait une route de nuages au flanc de la montagne, ils étaient blancs, volumineux et changeants, ils se donnaient tous la main pour donner une continuité qui isolait la montagne bleue en forme de demi cercle; il voyait une mer de nuages phosphorescents et étincelants vers sa gauche et une montagne de nuages grisâtres et boursouflés vers sa droite. On ne pouvait hésiter à choisir : laisser tomber cette noirceur même si elle était élevée, ce qu'on appelait les montagnes de sacrifices... et courir vers cette mer de nuages pleine de nouveautés et si belle. Mais un gros nuage noir avançait vers la mer mais il allait monter et s'évaporer dans le ciel bleu !
Il aimait tous ces petits nuages blancs tout dodus comme des petits enfants qui se trouvaient vers le milieu de cette montagne : parfois en forme de bêtes, parfois en forme de silhouettes, parfois en forme de montgolfières.
Et le soleil brûlait malgré les vêtements et sa chaleur transformait toutes choses. La mer de nuages s'allongeait et son horizon se mêlait au ciel bleu mais peut-être c'était tout le ciel qui allait devenir une mer enneigée et sans fin. Avait-il encore besoin de la tendresse d'une mère pour bercer toute ses difficultés avec la femme ancienne et avec les jeunes de la cité . Un côté noir, un côté blanc pas d'hésitation sur le chemin à suivre !
Il laissera les montagnes de sacrifices et il ira vers le ciel se mélanger avec ses vagues irrégulières, nouvelles, vaporeuses, pleines de blancheur. De l'autre côté les montagnes grises s'agitaient comme pour former une poulpe qui risquait de le rendre prisonnier de ses tentacules puis qui risquait de le manger petit à petit sans laisser de reste mais à sa gauche la mer ensoleillée l'appelait... Les nuages gris voulaient manger la montagne mais celle ci s'était enfuit dans la mer blanche et phosphorescente. Il y avait dans le ciel le sillage d'un avion à réaction qui partait en voyage !
Si Julien regardait son arbre il voyait des racines multiples qui s'entrecroisaient, des racines profondes et indéracinables, elles plongeaient en terre verticalement et horizontalement, elles prenaient toute la place, elle accaparaient la terre pour se développer.
S'il regardait son arbre, il voyait un tronc qui s'était redressé, des branches, des feuilles couleur d'automne. Mais dans son petit jardin , il y avait un autre arbre qui cachait l'horizon, un arbre solide, toujours vert même l'hiver, à travers les espaces de ses branches horizontales passaient le soleil et le ciel bleu, à travers les espaces de ses feuilles passaient la lumière et l'air des montagnes, il laissait entrer la vie sous son ombre et ce manque de lumière ne dérangeait pas l'arbre automnal. Ils poussaient ensemble sur la même terre !

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