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El Morjène
24 janvier 2006

PAGE 3

Nour tremblait pour sa fille si sensuelle mais puisque son mari était libéral et confiant, elle laissait sa fille aller chez ses copines et aux fêtes de l'été; bien sûr les mères étaient là aussi dans ces fêtes de nuit où tout le monde dansait dans la rue au son de la derbouka et de la cornemuse. Les musiciens s'en donnaient à coeur joie et faisaient leur cagnotte !
Les filles essayaient de chercher celui qu'elles aimeraient mais elles ne faisaient jamais des avances et restaient toutes timides même quand elles brûlaient pour un jeune homme. Mais Malika, là-bas à Tabarka à cent kilomètres des fêtes de sa ville, si on l'invitait, si elle acceptait, ça ne lui faisait ni froid, ni chaud. Il y avait pourtant facilement une centaine d'hommes aux fêtes, parfois plus mais à ses yeux il n'y en avait qu'un et il n'était pas ici, ni aux fêtes nocturnes, ni sur la plage.
Elle retournerait au plus vite à Ghardimaou, elle n'avait pas de téléphone portable pour entendre sa voix, elle savait qu'elle délirait d'amour! Elle ne pouvait s'empêcher de courir sur la plage en regardant chaque groupe, on ne sait jamais, si par hasard il était venu avec ses copains qui possédaient une voiture et sur la route, elle examinait chaque véhicule et sans en avoir l'air , elle scrutait chaque numéro d'immatriculation.
Tout son corps devait souffrir : muscles, reins, ventre..
Son cousin, elle ne le voyait pas, elle ne l'entendait pas, heureusement elle avait amené avec elle sa voisine et toutes les nuits elles discutaient de lui, et toutes les nuits elles essayaient des toilettes et de nouveaux maquillages, et toutes les nuits elles dansaient toutes les deux dans leur chambre d'une façon très lascive comme savent le faire les femmes orientales. C'était inné pour elles, toujours elles avaient su danser la danse du ventre qui saute, qui frétille, qui s'affole, qui brûle, qui pleure...
Elle si timide se déchaînait et tous ses sens étaient en éveil; quelle injustice qu'il ne soit pas là, quel désastre que tout soit organisé pour qu'ils ne se rencontrent pas trop souvent. Elle se mourrait de jalousie, cette nuit dans quel bras allait-il dormir ? Il lui avait parlé des femmes qu'il avait rencontré, il avait excité sa jalousie, il lui avait cité le nom de cette déesse mariée qu'il avait rencontré secrétement puis il avait fait des promesses où il lui disait qu'elle était la plus belle, que bientôt ils seraient ensemble et que mille paradis l'attendaient... Puis il se taisait, reprenait son air triste et s'éclipsait car il avait paraît-il un rendez-vous pour un nouveau travail; elle ne le croyait pas mais sa parole l'enchantait ! Il y avait peut-être un pour dix mille de vérité dans ses promesses et dans ses regards qui lui faisait baisser les yeux, elle voulait y croire à ce faible pourcentage !Qu'aurait-elle fait pour lui, à cause de lui? Combien d'années l'aurait-elle attendu ? dix ans, vingt ans ?  Elle réfléchissait, la demande en mariage était officielle, les fiançailles se feraient au plus tôt, alors elle ne rêvait pas!

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