Rosine se plaisait beaucoup dans sa maison

Rosine se plaisait beaucoup dans sa maison confortable qui se trouvait au centre ville de Lyon ( pas loin de la place Bellecour ) avec une petite courette, quelques arbres, quelques fleurs.
Cette maison était bien organisée, pleine de lumière, ensoleillée, avec des balcons fleuris. C'était son lieu de vie, son mari était très occupé à recevoir ses clients et à plaider au tribunal.
Elle ne s'occupait ni du ménage, ni des courses, ni des repas, sa chère Elodie faisait tout à sa place, elle était à la fois ménagère, lingère, cuisinière. Quand ils partaient en vacances, Elodie se faisait une joie de partir avec eux alors qu'il n'y avait aucune obligation bien sûr. Une chose déplaisait à Elodie, c'était les longues réceptions où elle devait être discrète, parfaite et dévouée jusqu'à une heure tardive mais cela faisait partie du contrat.
Rosine appréciait son oisiveté sans se tracasser pour la vie difficile de son employée. Elle adorait la musique classique avec une préférence pour Bach et s'intéressait au jazz et puis il y avait la télévision et c'était un privilège.
Elle aimait les promenades en ville avec les odeurs : cafés, restaurants, boutiques, cordonneries, drogueries etc..., les promenades au bord de la saône où se trouvaient les puces, la Croix Rousse avec les dernières boutiques de soie et surtout ce vieux Lyon autour de St Jean avec ses impasses et ses traboules.
Elle allait voir sa mère aux Brotteaux, elle lui aidait à faire ses courses. Celle-ci s'indignait de l'oisiveté de sa fille ( mère de tous les vices ) elle lui proposait des activités bénévoles comme Emmaüs, le secours catholique mais Rosine n'en tenait aucun compte.
" Que fais-tu toute la journée ? "
Elle ne ressemblerait jamais à sa mère qui savait tout faire : les pâtisseries, le tricot, le crochet etc
Rosine se laissait aller à ses rêves, c'était une habituée des puces et des antiquaires, elle cherchait l'objet inconnu non pour le décor, non pour la mode mais pour donner une âme à sa maison.
Ce qu'elle ne disait pas à sa mère, c'est que sa 2 cv ne restait pas un jour au garage, elle explorait les alentours.