Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
El Morjène
24 juin 1998

1968

Elle n'aura pas traîné à l'hôpital, elle n'aura pas eu le temps de prendre des escarres. Elle est morte à la fin de l'hiver, ma belle-soeur ; comme son mari, elle n'aura pas fait de vieux os.
Je ne discutais pas avec elle et pourtant je ne suis pas bête. J'avais toujours l'impression qu'elle me méprisait, qu'elle ne m'aimait pas.
Et puis, une petite rancune envers eux, envers mon frère qui avait pris la meilleure part. Je ne sais pas si je lui ai pardonné, je ne sais pas si je lui ai pardonné de s'être marié, d'avoir eu des enfants, d'avoir bien réussi !
Qui va travailler leurs terres maintenant, on m'a dit qu'ils allaient les partager en trois, c'est une connerie.
Les femmes ont des drôles d'idées car ça c'est une idée de la belle-soeur.

Mais qu'est-ce qu'ils revendiquent ces jeunes, ils ne veulent pas de cette société, ils font semblant de ne pas aimer l'argent mais c'est les étudiants, les fils de bourgeois qui mènent les bandes. Évidemment, je ne suis pas révolutionnaire, cette société injuste, je m'en accommode bien. Mon frère Caïn est beaucoup plus revendicatif, mais il veut quoi au fait, ce n'est pas un grand humaniste, ce n'est pas un grand réformiste.
Certains jeunes veulent retourner à la vie autarcique, à la vie simple, proche de la nature mais moi je le vis tous les jours et c'est pas toujours facile. J'aurais pu faire postier, employé de banque, il me suffisait de vouloir, mes parents étaient d'accord, ils auraient été fier de moi mais je n'ai pas voulu.
Trop d'attachement à ma mère peut-être, ce désir de vivre toujours dans le cocon maternel !

Publicité
Publicité
Commentaires
El Morjène
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Albums Photos
Publicité