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1981 ? Malika était arrivé près de Rouen peu après que Mitterand était devenu président de la république, c'était un moment magique où les pauvres eurent un espoir fou de changement. On augmentait les minimas sociaux, on donnait beaucoup de subventions aux associations mais la grande illusion commençait, on attendait un monde nouveau, fraternel et solidaire comme la propagande nous l'avais fait espéré.
On comprit vite que ce changement était impossible dans ce monde déjà esclave de la finance et des multinationales. On comprit vite que tout était joué, que nous étions dans le monde sans pitié de la concurrence, de la guerre des marchés, de la guerre des profits, de la spéculation sans scrupule, de l'individualisme forcené.
Il semblait que les ong et les religions n'étaient que des emplâtres pour cacher les fissures de cette société qui ne survivait on ne sait comment, on ne sait pourquoi. Les quelques fortunes mondiales devenaient énormes et la population du sud devenait de plus en plus affamée de nourriture et de vraie culture.
Comment éviter un conflit majeur entre le nord et le sud, entre les riches et les pauvres, entre ceux qui ont le pouvoir et le savoir et ceux qui n'ont rien. Le monstre totalitaire des pays de l'est faisait déjà moins peur mais déjà on pouvait craindre une révolte mondiale des pauvres.
C'était le temps de l'illusion suivi de la désillusion, c'était le temps de l'attente d'un paradis suivi de la triste réalité de la pauvreté qui ne cessait d'augmenter, c'était le temps des espoirs fous de travail suivis de la réalité du pointage à l'anpe, de l'assedic et des aides sociales !