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El Morjène
4 février 2005

suite page 24

Mais pourquoi retourner en arrière, l'avenir est là au seuil de cette vieillesse si haïe par la société, avec ce corps qui veut vivre harmonieusement, avec toutes ses sensations, avec toutes ses vibrations comme s'il n'avait que vingt ans, avec cet esprit qui a disparu car il s'est incarné définitivement dans ce corps ( cet esprit inconnu car il est pétri avec le corps, avec le sang ) Avec ses paroles qui passent, qui s'arrêtent ou qui prennent racines dans ce corps et alors les mots coulent à flot, avec son sourire qui encourage ou ses mots imprévus qui tuent sans le vouloir, avec sa souffrance qu'elle a appris à faire dormir mais qui parfois lève la tête dans des colères subites et imprévues.
Nour est aussi l'inconnue, elle sait qu'elle ne connaît pas une part d'elle même et qu'elle peut atteindre cette part que par effraction; il faut attendre qu'elle sorte de terre toute seule comme une pousse fragile car elle n'a jamais vu la lumière du soleil.
Mais Nour avait habité dans ce pays ensoleillé, elle avait vécu avec son mari et sa fille habitait maintenant à deux mille kilomètres, cette distance était pourtant indispensable mais malheureusement c'était la violence qui avait rendu la mère muette ( on ne peut parler à quelqu'un qui ne veut entendre aucun son sortant de la bouche de sa mère ) C'était dur d'être muette mais c'était la seule solution pour quelqu'un qui voulait la toute puissance dans la maison de ses parents. Être muette et garder un accueil pour le jour où elle comprendra, elle laissait le père se dépatouiller avec sa fille qu'il avait trop gâtée.
Lui , le père avait toujours eu un faible pour cette fille, la plus jeune, la plus jolie, la plus enjouée :" Mon abeille disait-il mais il pensait :quelle méchante guêpe ! elle lui ressemblait, lui avait joué la toute puissance pendant un quart de siècle mais petit à petit il avait compris, il avait fait taire son agressivité, sa méchanceté, ses rancunes, ses déceptions, ses révoltes, lui violent et casseur personne ne le reconnaissait. Ses autres filles avaient été élevé à la baguette, elles devaient faire les bonnes à la maison, ne pas sortir dans le quartier et prendre l'air à la fenêtre ;


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