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Malika songeait, elle était mariée à un jeune homme et elle était de sept ans son aînée, depuis deux ans il travaillait chez un pâtissier, pas de secret pour lui pour fabriquer toutes sortes de gâteaux, chaque jour il apportait ses petites merveilles à sa femme qui ne faisait plus attention à sa ligne. Ils étaient installés à Honfleur et chaque jour en été, ils allaient voir la mer aimée.
Hossen aimait le travail, l'argent, le confort, il faisait beaucoup d'heures et rêvait de s'installer à son compte. Il aimait les filles mûres sur qui il pouvait compter et se méfiait des frivoles qui changeaient d'hommes au moindre caprice . Il avait paraît-il toutes les qualités mais personne ne savait comment Malika était difficile, comment elle était rêveuse; personne savait qu'elle pensait toujours à Youssef, qu'elle n'arrivait pas à l'éloigner de son esprit; personne savait qu'elle souffrait encore secrètement et que la déception devant l'attitude de Youssef rejaillissait sur Hossen qui avait toujours agi avec franchise .
Mais que manquait-il à leur couple si raisonnable ? ils étaient trop tranquilles, pas de cinéma, pas de resto, pas de fête, pas de copain. Il manquait le piment de l'imprévu, les voyages, l'espace, les paysages. Il manquait l'eau jaillissante et rebondissante, la chaleur du soleil, la douceur de la brise, l'infini de la mer était absent de leur amour !
Mais pourquoi donc souhaitait-elle tout ce fatras avec les végétaux, avec les animaux, avec de l'absolu, avec l'univers. Pourquoi souhaitait-elle être en relation avec le monde entier en faisant l'amour avec un seul homme. C'était incompréhensible, inexplicable !  Pourquoi souhaitait-elle être dans la vibration de tout l'univers et peut-être d'un Dieu qui se cache en nous . Pourquoi cette tendresse s'étendait-elle à tout ce qui vit et même aux choses inanimées comme un amour sans frontière, sans espace, comme une unité initiale retrouvée en elle-même; Malika ne savait pas expliquer !
Mais elle savait qu'elle avait rompu quelque chose de l'harmonie cachée en tapant sa mère, elle avait quand même demander pardon avant de se séparer définitivement de cet arbre qui lui avait donné la vie !