26 02 1968

Je suis faible, faible , je ne peux manger , je somnole , je laisse le temps s'écouler . Est-ce le coeur qui lâchera ? et cette tension qui reste effondrée . J'ai fait mes adieux , j'ai fait mes propositions de partage aux enfants afin qu'il n'y ait pas de dispute .Un homme est à la porte , ma fille demande :" Veux-tu voir l'aumônier ?"   " Dis lui non "  Que ma fille pense ce qu'elle voudra , je suis libre et je m'arrange toute seule avec la vie , avec quelqu'un peut-être .
Le tunnel noir de la mort , je m'y glisse seule , humblement sans demander une récompense ou une punition . Ma vie c'est moi qui l'ai rendu triste , je n'ai pas su jouir de toutes les bonnes choses car j'étais trop obsédée par le devoir . Maintenant que je m'en vais , maintenant que c'est l'aboutissement de ma vie , je pense que je n'ai pas su aimer , pas su montrer mon affection à mes enfants .J'étais trop sûre de mes jugements et je disais qu'ils ne me trompaient pas mais à cet instant je comprends la complexité de la vie et de toutes choses .