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El Morjène
9 octobre 2007

Juillet 1955

La frêle jeune fille violée j'y pense souvent, c'est une tache dans notre famille, c'est un déshonneur paraît il ; mon grand-oncle n'a jamais décoléré, il osait attaquer quand il allait dans les cafés et ne supportait pas les quolibets "famille de bâtards etc."
La méchanceté des gens a pesé sur la génération de mes parents et bien sûr sur celle de mon grand-père, l'enfant illégitime, l'enfant sans père.
De l'ancêtre violeur personne n'en parlait, il y avait paraît il beaucoup de rumeurs, on soupçonnait celui-ci, celui-là, on inventait des histoires, on faisait des liens peu raisonnables. Les rumeurs avaient usé mon père qui n'avait pas l'envergure pour se défendre.
Ma génération était rieuse et personne ne nous faisait des réflexions, il m'est arrivé que quelques vieilles femmes me regardent de travers mais je les dévisageais et quand elles me voyaient prête à les attaquer comme une tigresse, elles baissaient la tête.
Moi, je savais qui était cet ancêtre mais je gardais ce secret que j'avais promis de ne jamais divulguer. J'ai une sœur très maligne, elle a fait tellement de recoupements, elle a tellement interrogé la famille éloignée que je crois qu'elle a trouvé mais devant moi, elle fait semblant de ne rien savoir.
Enfin, entre sœurs, on évite le sujet tabou mais "le sexuel" n'est-il pas encore tabou à notre époque.
J'ai refusé d'instruire mes enfants sur ce sujet car je n'ai jamais trouvé les mots qui allaient différencier le sexuel humain et le sexuel animal.
Alors à la puberté, j'ai mis en garde mes filles et aussi mon garçon. Que puis je faire d'autre devant "ce torrent" qui n'est pas toujours facile à vivre. La petite aurait dit : "oui, je renterais au couvent mais avant je veux vivre." Que veut dire cela !

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