Ce cercle fermé ( 1999 )

Paraît-il qu'on l'aime ? vraiment y croyez-vous encore. Qui veut rien donner, qui veut tout garder ?
Peut-être on l'aime un peu, on ne veut pas le quitter; pourquoi avoir engagé une vie avec si peu d'éléments, si peu de connaissances.
Vous avez dit :" c'est une nouvelle naissance "
Paraît-il que c'était l'enfer ? on ne va pas le chanter sur les toits !
Et alors, on va donc rester, a-t-on tout soupeser, a-t-on tout évincer !
Voici qu'il faut se décider, une décision coquelicot ou une indécision bleuet; on voudrait partir sans rien régulariser, sans rien légaliser.
Ne jamais être libre comme l'hirondelle, ne jamais émigrer à tire d'aile. Ne jamais pouvoir quitter les contingences, les indigences. Ne jamais pouvoir pleurer loin des curieux, loin des avaricieux.
On va réfléchir quelques jours, quelques heures; ne pas prendre de décision dans la fureur, dans l'horreur. Attendre demain... croyez-vous être sage ? demain et après demain et ainsi de suite et on restera, c'est une erreur, pourtant il faut calmer la peur et retenir les mots ! Lâcheté avez-vous dit, où est la vérité ?
Lâcher prise, prendre de la distance, étudier le pour et le contre.
Mais enfin regardez, comment s'épanouir dans ce filet ressérré, on s'écorche les doigts, on se fend l'esprit mais jamais on arrive à sortir de ce cercle fermé. On étouffe comme dans une serre surchauffée, un bain de sueur qui poisse tous les vêtements, on se sent mal, on va s'évanouir, trop de pression, trop d'oppression.
Ce sera pour plus tard l'expression, la libération car la rumination n'est pas terminée.
Après ce sera peut-être l'explosion mais pas du tout la profanation? Au delà de je l'aime, je ne l'aime pas ce sera peut-être le surgissement de l'aventure, du vent qui hurle ou de la brise des mots qui reviennent se faire aimer !