Eva se doutait qu'il avait une maîtresse mais

Eva se doutait qu'il avait une maîtresse mais elle ne voulait rien savoir, elle continuait sa vie ordinaire et se forçait à trouver des raisons à ses absences multiples. Elle ne laissait rien paraître de sa douleur, elle avait appris la dissimulation, elle avait appris le faire semblant depuis sa jeunesse.
Ne rien dire, ne rien faire qui puisse aggraver cette mauvaise passe où il était. Aucune récrimination, aucune demande d'explication, aucune discussion par rapport à ses absences.
Elle se demandait si elle l'aimait, si le lien fort qui les unissait il y a dix ans n'était pas en train de se déchirer, de se casser. Mais elle ne voulait pas voir, elle ne voulait pas regarder en face les indices qu'il lui laissait entrevoir.
Tout s'arrangerait, il reviendra vers moi probablement pensait-elle.
Elle s'occupait de futilités : la mode, les stars, les chansons, les amies ; tout était léger dans sa vie et elle n'avait de la passion pour rien. Les toilettes, les parfums la comblaient de joie pour un instant.
Elle ne manquait jamais le travail, elle était attentionnée et scrupuleuse, de bonnes qualités pour une employée de banque.
Elle resta souriante même quand il loua le studio pour elle et déclara que désormais il y aurait entre eux séparation de corps et de biens. Pour le moment, il garderait l'appartement et continuerait à payer les échéances du crédit. Il avait déménagé les affaires d'Eva, il s'était occupé de tout et elle avait intégré son nouveau lieu de vie avec un grand optimisme.
Elle imaginait qu'il reviendrait vers elle et qu'à nouveau tout recommencerait comme au premier jour.