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El Morjène
28 mars 2010

Il aimait aussi la femme qui avait su garder en

Il aimait aussi la femme qui avait su garder en elle un peu de cette énergie masculine qui ne s'embarrassait pas des détails, du quand dira-t-on, des grandes émotions, cette énergie persévérante qui était tendue vers un but précis. Cette vue d'ensemble qui s'intéressait aux problèmes mondiaux et ne se laissait pas noyer par mille détails, par la cuisine et le ménage.
Mais cette femme se reconnaissait femme et prenait le parti de la femme méprisée ; elle savait les durs travaux des femmes, toujours partagées entre leurs métiers et tous leurs devoirs familiaux. Envers et contre tout, elle avait donné la priorité a travail professionnel ( un travail à trouver ) et avait laissé un peu les travaux ménagers.
Elle souhaitait parcourir pistes oubliées, chemins tortueux, routes dégradées, terrains dangereux ; elle attendait toujours de nouveaux rivages, de nouveaux paysages, de nouveaux villages.
Pour l'amour, son corps ne demandait ni amours torrides, ni chasses aux hommes ; il voulait vivre au maximum, explorer les chemins de la tendresse ; elle avait connu l'absence de l'esprit car celui-ci n'était pas heureux mais l'animal souffrait des escapades de celui-ci, il partait toujours au mauvais moment en laissant le pauvre corps désemparé. Il savait qu'il avait besoin de l'esprit en particulier quand il espérait plaisir et satisfaction.
Elle avait ôté l'imperméable gris dont-elle avait recouvert son corps, les plumes colorées lui servaient à avancer sur ce chemin délicat. Quelques phrases rieuses et voila le corps qui se détendait mais pourquoi donc ne pas oser dire ces phrases tout haut, elles n'avaient rien de scandaleux. Le corps tout seul ne pouvait rien faire, sans imagination il n'y avait ni bonheur, ni plaisir.

La montagne dénudée était toujours aussi belle à cause de la lumière qui jouait sur sa face. Elle ne craignait ni la neige, ni le froid, ni le gel, ni les nuées, ni la chaleur du soleil. Elle souriait dans le ciel bleu, elle portait le corps de l'alpiniste et le retenait devant le vertige. Elle se faisait tendre et douce pour accueillir cette matière énergique et courageuse. Il se collait à la paroi et elle retenait son souffle.
Et la montagne pleurait et la montagne riait.
Et la montagne mordait et la montagne criait.

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