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Je la ferai patienter, je la ferai attendre, il faut que je la garde sous la main en cas de manque, il faut que je la garde disponible. Que de femmes plus jeunes, plus belles, plus riches, plus séduisantes j'ai connu mais celle là est plutôt collante,on va voir combien de temps elle sera capable de m'attendre. Elle est dans ma poche, elle est en mon pouvoir et moi je tire gloire de toutes ces femmes qui m'aiment, qui me désirent et qui ferait n'importe quoi pour me conquérir mais c'est moi qui suis libre, c'est moi qui conquiert, c'est moi qui donne. Qu'ont-elles donc tant à donner ? toutes les femmes se ressemblent, c'est normal qu'on soit cynique. Le cynisme c'est mon truc, je n'ai pas peur de les faire souffrir, je joue à les aimer mais je n'aime personne !
D'ailleurs qu'est ce que l'amour ? mieux vaut ne pas y penser !
Depuis six cent jours elle attendait Youssef, ils se voyaient une fois par semaine chez sa copine, il ne venait toujours pas à la maison à cause de son frère, rien depuis presque deux ans, quelques baisers passagers et pourtant le printemps était là avec son trop plein de vie, avec son trop plein de sève. Elle se promettait de ne plus le revoir, de ne plus lui parler car elle connaissait bien son cinéma ou son théâtre comme on veut. Mais malheureusement, elle se trouvait sans volonté quand elle le voyait et tout son être fondait et elle oubliait ses défauts visibles ou présumés.
Elle se surprenait à accepter un autre rendez-vous la semaine suivante sans que lui-même est enfin enlevé son masque, sans que lui-même est fait un pas vers elle en partageant la parole, les rêves ou les projets. Rien ne pouvait se construire, rien ne pouvait survivre avec un homme comme ça, il voulait la gloire, le pouvoir, les mensonges secrets. Il était enfoui dans sa carapace comme celle d'une tortue trop dure pour se casser ou se fissurer.
Son raisonnement concluait qu'il serait très possible que cet homme la fasse attendre des années pour lui dire en fin de compte :" Je me suis trompé, il n'y aura jamais d'union entre nous, tu peux chercher un autre homme "
" Le salaud, il fallait attendre sa permission pour chercher un homme "
Ses parents étaient naïfs, ils ne voulaient rien comprendre, ils étaient si désireux de marier leur fille qu'ils en oubliaient son bonheur, ils attendaient patiemment que le futur gendre ait mis de côté l'argent nécessaire pour faire la grande fête des fiançailles, avec l'or, les bijoux, les musiciens, une si grande fête qu'elle étonnerait tout le quartier.