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El Morjène
16 février 2005

PAGE 45

Nour avait remonté sur la terrasse, le soleil était rouge sur la ville blanche, c'était un soleil couchant ! la neige avait fondu, le brouillard avait disparu, tout était devenu orangé ! le soleil s'était caché derrière les branches d'un palmier et peu à peu il disparaissait à ses yeux.
La vie était triste au dessus de cette impasse nauséabonde mais ses rêves étaient pleins d'oiseaux, pleins de fleurs, pleins d'arbres . Nour attendait quelqu'un qui n'existait nulle part, elle était assez sage pour rester avec son mari, elle était assez folle pour rêver d'une autre vie plus animée, plus tendre .Elle attendait un baiser sur son front qui ne soit pas celui du vent, elle avait besoin de tendresse, elle avait encore besoin d'être bercer par des mains douces. Et pourtant, il lui semblait se rappeler ce bercement, elle était dans son berceau en osier et comme il avait une forme arrondie c'était facile de le faire balancer ( puis elle avait couché sur des paillasses un peu piquantes ) Avait-elle donc encore besoin d'une tendresse maternelle ou autre ?
Elle craignait les nuits longues parfois insomniaques, les nuits trop tranquilles, trop pareilles; elle n'était pas trop effrayée par la vieillesse car son corps était plus satisfait que dans sa jeunesse. Cette jeunesse trop contraintes par des règles parfois ridicules , parfois nécessaires, elle se sentait plus femme que dans sa vie passée où sa féminité se trouvait bafouée. Nour attendait quelqu'un au moins en rêve, au moins en fantasme, elle ne voulait pas mourir désespérée. Pourrait-elle faire revivre un amour englué dans la routine, l'estime et l'affection suffisaient-elles sans un grain de folie ?
Q'attendait-elle de la vie, imaginait-elle revenir à une certaine jeunesse, à vrai dire elle se sentait plus belle qu'à vingt ans mais ceci était son opinion personnelle. Elle avait une conscience aiguë de son corps, de ses besoins, de ses peurs, de ses désirs profonds, de toutes ses portes et ses fenêtres, de son désir de don mais que pouvait-elle donner ?
Les attentes du corps , jamais elle ne les avaient si bien senties et souvent avec souffrance car les désirs dépassent le plus souvent les possibilités, ils débouchent sur des impasses, des interdits, des feux rouges et Dieu sait si dans ce pays les feux rouges et les sens interdits étaient nombreux !

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