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Nour est appelée par le haut parleur, elle doit se rendre au poste de pilotage où se trouve le téléphone satellitaire, le capitaine est à son poste, son associé la reçoit et lui passe le téléphone, c'est son beau-frère du quartier des oliviers, c'est là que Lakdar attendait Nour ...
Il est très malade, un accident cardiaque gravissime ! puis il attend la réaction; elle ne crie pas, elle ne pleure pas, peut-être encore un espoir de vie...
Ali continue :" Ecoute Nour, la vérité est tragique, il est mort depuis ce matin, on ne savait pas comment te dire la nouvelle..."
" Que puis-je faire pour vous aider ? "
" Rien, on sait que tu es bloquée en mer et dans quarante huit heures ce sera trop tard, on l'aura déjà mis en terre comme le veut la coutume. Si tu veux, tu peux nous envoyer de l'argent pour les frais ..."
" Excusez moi d'être si loin de la famille, faites pour le mieux, je ne sais pas quand je pourrai rentrer en Tunisie.
  Les filles sont-elles au courant ? "
" Oui, Malika et Katia arriveront demain à l'aéroport de Tunis, les deux autres sont restées à Paris pour garder les enfants; ton fils est injoignable, sans adresse et sans téléphone "
" Merci pour tout, je vous embrasse tous "

" Puis-je téléphoner à mes filles de Paris ? "
" Sans problème, c'est votre droit car nous avons quarante huit heures de retard "
Elle tremble un peu, elle se sent fautive d'être partie sur ce bateau !
" C'est maman, je viens d'apprendre la mort ..."
" Nous sommes toutes les quatre à la maison, on se serre les coudes, on pleure ensemble, on travaille ensemble "
" Je prendrai le premier train pour monter à Paris, je vous rappelerai de la gare Saint Charles; je ne sais pas si je rentrerai en Tunisie, je n'ai plus rien à y faire ! courage mes petites, essayer de joindre votre frère ."