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Six heures, le ciel devenait orangé, de multiples petits nuages formaient une peinture abstraite, il imaginait les montagnes qui s'éclairaient et se transformaient, la lumière arrivait en éventail devant sa fenêtre, tout se précisait, l'astre allait se montrer, les petits nuages noirs n'étaient pas en reste pour la beauté. Il n'avait pas voulu manquer sa sortie derrière le rideau, il avait abandonné sa tasse de ricoré. Le ciel était de plus en plus lumineux, de partout de grandes traînées blanches, la montagne devait être en feu, tout était incandescent, les arbres retenaient leurs souffles même le grand cèdre. Le feu devait s'étendre derrière la montagne, il devait se déplacer, il devait se transformer, il devait éblouir, c'était une nouvelle montagne de feu qui avait du apparaître.
Voilà c'était le début d'un disque, un disque qui tremblait comme une éclipse, les trois quart apparaissaient et il ne voyait plus le cahier. Pourquoi tous les stylos se refusaient à écrire, il fallait changer, le soleil se reflétait derrière un voile de nuages transparents. Tout s'apaisait, deux oiseaux traversaient le ciel puis le soleil illumina son bureau et les stylos recommencèrent à écrire !
Installé sur le balcon, un papillon noir était venu le voir; seul, il avait oublié les histoires des autres pour penser un peu à lui, complètement libre, il n'avait pas besoin de sortir pour prendre l'air.
Il avait tout laissé à son ancienne maison, il n'avait pas eu le temps ou la volonté de prendre les meubles personnels, il ne regrettait pas trop car il ne savait pas où les mettre, il lui fallait que l'indispensable !
Un autre pain quotidien lui manquait il ?
Etait ce une cellule monastique ou un nid d'oiseaux ?
Etait il dans un bateau mais où allait il ?
Etait ce la mer qui arrivait à Bourg Saint Maurice ?
Etait ce le son du violon qui arrivait jusque ici ?
C'est la retraite, peut-être allait il danser ?