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Depuis peu il habitait avenue de la gare, un immeuble rose au dessus de la banque de Savoie, il vivait à deux pas des commerces, des restaurants, il donnait ses rendez vous à la brasserie du bon coin qui faisait l'angle de la rue piétonne; il habitait au deuxième étage, il ne voyait plus ses montagnes, rien à voir avec la maison de ses parents où habitait encore son frère . En face de chez lui se trouvait l'hôtel de ville avec son square fleuri ,plus loin se trouvait les Délices de la Tarentaise où il allait chercher son pain et où il régalait ses petits neveux qui aimaient venir à la montagne .
Autour de la ville sympathique c'était des murs de montagnes soient rocheux, soient arborés, il aimait prendre la rue de la Libération qui passait à Séez avec son clocher jumeau de celui de Bourg puis la vallée s'élargissait et devant c'était les montagnes enneigées du col de l'Iseran fermé une partie de l'année et ouvert en Juin sauf la nuit. Les prairies étaient émaillées de fleurs comme au printemps, les maisons-chalets étaient disséminés au bord de la route avec leurs toits de lauzes, il croisait les frênes, les mélèzes, les acacias, les sapins et d'autres arbres inconnus, il avait laissé le col du petit Saint Bernard qu'il connaissait bien car il avait des amis de l'autre côté de la frontière.
La vallée s'était resserrée, quelques hameaux : Longe-Foy , Viclaire puis la ville de Sainte Foy de Tarentaise au pied des montagnes; il se souvenait du refuge du col du Palet à 2650 mètres où il avait dormi avec une équipe d'amoureux de la montagne. Voilà la carte des pistes et des hébergements : Planay -dessous, Panay-dessus, Chapelle Saint Guérin, col de l'Aiguille 2612 mètres, Pointe de Foglietta 2930 mètres, ce n'était pas trop loin, quand pourra-t-il y aller ? ou bien la pointe des Plates Chamois 3867 mètres, il était fasciné !
A Pipe, la cascade sautait par dessus le paravalanche, beaucoup de soleil sur Tignes avec son lac, son barrage et ses cimes enneigées.
Il était né près de Val d'Isère, à Fornet près du pont Saint Charles au pied du col de l'Iseran, le paysage était rude, rocheux, crevassé, venté, nuageux; en Juin c'était le renouveau, la petite maison au toit de lauzes près de la rivière naissante était encore chauffée au feu de bois, il s'était peu arrêté car il n'y avait personne !
Téléphériques, télésièges, névés, moraines, route sèche pour l'instant; souvenir de son père né fort comme ce lieu dit, son père charpentier, menuisier, couvreur, son père qui savait tout faire, qui ne parlait pas mais agissait beaucoup tout en prenant le temps de flâner !
Montagnes rocheuses où il ne fallait pas traîner quand l'orage était annoncé !