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Elle sentait en elle le besoin de protection, le besoin du père était toujours là, elle souhaitait de tout coeur sa venue à Honfleur, l'amour de son père était magique comme inscrit dans l'univers. Les animaux aussi vivaient sous la protection de leurs pères, c'est lui qui défendait la tanière, c'est lui qui faisait la bagarre avec les intrus, c'est lui qui assurait la sécurité du terrier.
Elle aimait rencontrer des hommes d'âge mûr auquel elle pouvait se confier sans détour et qui avaient le regard protecteur et émerveillé de son père, c'était ces hommes là qui lui donnaient confiance mais ils étaient difficile à trouver, il fallait se méfier des gourous qui abusaient les crédules avec leurs séductions, leurs pouvoirs, leurs mise en tutelle.
Elle ne voulait la tutelle d'aucun homme, d'aucune femme, celles ci étaient plus terribles que les hommes, beaucoup aimaient humilier et faire souffrir, elle avait eu des patronnes si mauvaises qu'elle avait abandonner son travail de ménage chez elles. Tous les jours, elles en rajoutaient : la garde du bébé en plus, le repas à préparer exceptionnellement, les courses à faire car elles avaient un empêchement grave; après cela elles se plaignaient que le ménage était bâclé et elles passaient les doigts sur les meubles. Elle n'était pas une esclave et ses quatre heures de ménage ne pouvaient plus se transformer en cauchemar; elle allait poser ses conditions.
Pour le moment elle n'avait rien à craindre de son mari, c'était un homme simple, passionné par son travail, il aimait sa femme belle, bien habillée, bien maquillée, il l'aimait souriante et s'inquiétait quand elle ne répondait pas à ces questions, quand elle vivait dans le rêve comme cette histoire de blog. Il la secouait quand elle était dans une bulle et qu'elle demandait au carrefour :" Où on va ? " comme si les courses et les promenades qu'elle faisait avec lui ne l'intéressaient pas du tout et qu'elle rêvait toujours d'un ailleurs !
Elle savait que si Youssef avait continuer ses projets de vie avec elle, cela aurait été difficile, l'abus de pouvoir, la manipulation et peut-être la violence aurait été son pain quotidien alors pourquoi y avait-il toujours en elle cette fascination pour ce jeune homme difficile et parfois méchant, elle ne pouvait donner aucune réponse et elle refusait de se casser la tête. Advienne que pourra !
Elle avait une grande amitié pour Hossen, une grande estime mais il n'y avait pas ce petit grain de folie qui donne toute la saveur à une vie en couple; l'avenir lui paraissait fade et morne, sans imprévu, sans rêve, sans le grand vent du large qui emmène la plume dans les nuages.