12 02 1968

J'ai dit à la petite:' Tu donneras un litre d'eau de vie à Solange parce qu'elle est venue me voir souvent dans la maison désertée et elle m'a désennuyée ' Le fera-t-elle peu importe.  J'ai dit aussi:' Tu garderas la maison avec ton frère ' lui malade je ne veux pas qu'il soit mis dehors sauf obligation et la petite n'a pas de mari, n'a pas de maison et pendant deux ans elle n'aura pas de salaire si elle y arrive à la fin de ses études!  Je sais que je ne lui fais pas de cadeau, elle ne pourra jamais habiter cette maison avec son frère, j'en ai fait l'expérience, la vie est impossible avec lui et pourtant cette vie m'a été imposée contre ma volonté ainsi que ma fille car aucune structure ne pouvait le garder et l'hôpital psy le renvoyait rapidement dans sa famille après un bref séjour.

Vie terrible pour nous deux, quelqu'un qui ne voulait pas se soigner, pas prendre ses médicaments, quelqu'un d'incurable...et pourtant je le préférais mon fils unique, je l'ai trop gâté, trop soutenu contre la dureté violente de son père je ne le regrette pas. Je l'ai trop aimé et pas assez mes filles mais il était le plus fragile, je devais le ressentir!