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El Morjène
17 janvier 2008

Suite du 22 12 2007

Claire loupe la route d'El Borna :" Tant pis, on va d'abord à Ramada "  " La route des frontières est-elle goudronnée ou est-ce une piste ?" Personne ne répond !
La petite ville ouvre sa porte, elle paraît pimpante avec ses belles administrations au bord de la route mais on devine une arrière ville misérable :" On va acheter quelque chose à manger, un pain ce n'est pas suffisant "
On se perd avec les barbelés de la caserne, on prend les petites rues avec des enfants misérables, on circule pas d'épicerie... Enfin une, le jeune homme trouve un pain et un paquet de gâteaux secs ! Claire attend la sortie de la ville pour prendre des photos, elle ne veut pas faire des photos volées !
On continue par la seule route, les montagnes sont estompées dans le blanc, les vents de sable nous étonnent car ils sont rasants et pourtant le sable ne se dépose pas sur la route. L'oncle est de plus en plus de mauvaise humeur, sans bruit il mange des dattes et des mandarines comme si c'était les dernières... Ma fille mange des gâteaux secs en conduisant car elle a refusé les briques grasses.
La pancarte indique Cheibba, peu importe, ma fille ne se pose pas de question , la route va toujours à quelque part; je crains l'altercation entre mon gendre et sa femme mais il serre les dents pour ne pas imposer le retour.
Poste de gendarmerie, on demande les papiers : Claire, mon gendre et moi donnons les passeports français et les deux autres les cartes d'identité du pays. Ce doit être suspect : un tunisien avec un passeport français, ils téléphonent... ils demandent la carte grise de la voiture, tout est en régle on peut repartir ! On demande si on peut continuer " Pas de problème "   On s'arrête de temps à autre, on sort ma fille et moi mais il est vrai qu'on a des difficultés à rester dehors avec ce vent froid et sableux et ce ciel bas et bouché.
Un camion passe, il charrie des petits bidons d'essence et de gazole ! Il faut penser au repas, on s'arrête et chacun mange ce qu'il peut... On arrive à Cheibba ( peut-être ) avec ces grottes habitées et sa montagne percée. A côté, c'est Dehiba, la ville frontière avec la Lybie, on prend la route de Lorzot mais le goudron s'arrête à deux kilomètres près de la caserne, ensuite c'est une piste qui grimpe à la montagne.
On prend une autre petite route, elle traverse un oued sec avec ses palmiers, Claire prend le temps de manger et de boire et si ce n'était qu'elle, elle se ferait un plaisir de rester ici à Noël ( il y a le problème de la sécurité ) Mais que mange ce troupeau de brebis grasses autour du village, le seul qu'on a vu ? On reprend la route mais elle finit dans une décharge !
Demi tour, les enfants nous disent bonjour mais ils ne font pas les mendiants; pas de possibilité d'entrer en Lybie car il faut un visa pour les européens, on était averti! Je sais que ma fille est déçue mais elle pense encore à El Borna

Depuis Médenine, l'oncle ne parle plus ou rarement, il téléphone à sa famille. On fait le plein de gazole et on demande comment est la route d'El Borna :" Elle est mauvaise, c'est une piste mais avec une quatre quatre on peut y aller "  Sans pelle, sans assez de nourriture, sans couverture, sans consensus

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