Rosine se souvenait, pourquoi Dimanche était-elle

Rosine se souvenait, pourquoi Dimanche était-elle rentrée précipitamment à la maison, pourquoi avait-elle laissé Thomas seul avec les membres du club alpin. Elle ne s'expliquait pas, quelle étrange suceptibilité mais elle préférait ne pas montrer son agacement, pourquoi mettait-il en doute son amour et se contentait-il d'un jeu de cache cache dérisoire.
Le reverra-t-elle ou partira-t-elle à six cent kilomètres de là avec son mari.
Elle savait qu'elle n'était pas guérie de ses dix ans de pension dans un institut religieux renommé dans toute la région où se retrouvait l'élite des filles de la bourgeoisie.
Elle se souvenait de ses débuts et de cette confusion dans sa tête :
" Tu sais, tatan, Marie ( la dame célébre qu'on a visitée ) elle ne mourra jamais, c'est l'institutrice qui l'a dit "
" C'est vraiment impossible, tout le monde meurt, tous les prophètes sont morts "
Elle ouvrait les oreilles, elle entendait des paroles fanatiques :
" Marie a dit ... Marie a annoncé de grands événements... Marie a vu de son lit, la faute... Marie a dit que le prochain président... "
Elle s'était fait une opinion en grandissant et c'était un sujet d'opposition avec sa mère très endoctrinée.
Maintenant cette Marie n'était plus là mais son ombre était parfois là, étrange, rigide et sous contrôle.
Rosine affrontait la guerre entre l'amour joyeux et son devoir disait-elle ; il ne coïncidait pas avec ses désirs.