Eva :Recroquevillée sur le divan, elle

Eva :
Recroquevillée sur le divan, elle sanglotait, la vie semblait s'écouler de ses membres inertes, tout son être vacillait dans un déséquilibre suspect. L'avenir c'est rien, un tunnel qu'elle devra affronter seule et la fin, comme toutes les fins.
Aurait-elle du sortir de cet havre protecteur ? Bon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter cela murmurait-elle.
Il lui avait annoncé son départ longtemps médité et la mise en vente de l'appartement. Il ne l'avait pas ménagé... " Incapable " elle n'avait retenu que cela de leur dispute finale. Oui, c'était vrai, elle s'était laissée vivre, l'argent rentrait, tout allait bien, leur séparation aurait pu durer !
Leurs vies avaient ronronné pendant dix ans, elle l'aimait mais ne lui témoignait aucune prévenance. Fatiguée de faire l'amour à sa façon, elle souhaitait plus de tendresse, elle était vraiment en faute, elle ne s'intéressait ni à son travail, ni à son corps.
A travers ses yeux mi-clos, elle le voyait aller et venir d'une pièce à l'autre, il installait ses valises et les remplissait consciencieusement. Il ne regardait pas sa femme, tout avait été dit. Il l'avait aimé avec ardeur mais elle narcissique ne répondait pas à ses avances.
Rien de comparable avec sa chère Rosine !  Aucun remord, pas d'enfant avec Eva, il pouvait partir libre comme un oiseau. Enfin pouvoir respirer, ne plus avoir de reproches. C'était fini les bouderies et les caprices.
" Les clefs de ma voiture..." dit-il sèchement.
Dans mon sac avait dit une voix enrouée et vacillante ; elle ne bougea pas, elle était paralysée !