Rosine était partie à la rencontre du printemps,

Rosine était partie à la rencontre du printemps, tout allait reverdir, tout allait pousser en elle et pourtant le noir qu'elle mettait entre parenthèses était latent, elle craignait le mauvais oeil... Les oiseaux étaient revenus, le soleil commençait à briller, les glaces avaient fondu.
Etait-ce une petite musique printanière qu'elle entendait, elle montait du fond de la vallée et parvenait jusqu'à elle bien assise sur la colline. Etait-ce le bleu du ciel revenu pour notre bonheur qui l'incitait à espérer.
Derrière son rideau d'arbres, elle observait la vallée, elle observait le monde.
Elle se souvenait d'une longue aventure en stop pour rejoindre un groupe de randonneurs en montagne. La nuit avait tombé, elle avait continué sûre d'elle. Puis un homme s'arrêta, il fit passer le temps en discutant puis il résolut de ne plus s'arrêter ou de s'arrêter à l'hôtel. On parlementa avec force, elle eut gain de cause !
Furieux, il la laissa au milieu des bois. Elle trouva l'hospitalité chez les gens de la montagne, on lui donna la chambre un peu moisie de la vieille tante.
Etait-elle entrée à nouveau dans un cadre rigide comme au temps du pensionnat :
attention ne pas parler aux hommes
attention aux quand dira-t-on
attention à trop parler au mari.