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El Morjène
11 février 2005

PAGE 37

Elle avait rencontré sa copine d'école au Monoprix de Djendouba, celle-ci avait déménagé et habitait cette ville, elle l'invita à boire le café . Elle logeait dans trois pièces au quatrième étage d'un petit immeuble avec une grande cuisine organisée à la française avec beaucoup de rangements .
Nour ne vit que les peintures, elle était fière qu'une femme prenne le temps de peindre à l'huile et soit assez satisfaite de ses oeuvres pour les accrocher aux murs, en effet dans la région aucune femme ne perdait son temps à peindre; les hommes ça passait, elle avait vu leurs oeuvres à l'exposition d'Aïn-Dhram mais ceux qui étaient là se prenaient pour des vedettes.
Elle aimait les peintures de Chiraz car elles étaient en recherche, elles n'avaient pas atteint leur maturité, elles étaient en devenir ! Nour avait essayé de peindre mais elle voulait peindre un rêve sans assez maîtrisé les techniques, alors elle avait arrêté ; elle comptait les années combien lui en restaient-ils, elle avait un besoin urgent de faire, de peindre ou d'écrire. Elle cherchait toujours des romans français, sans succès, Malika avait oublié d'en ramener quelques uns de France .
Nour commençait à déchiffrer l'arabe, son mari lui avait trouvé la femme d'un professeur pour l'aider mais elle n'était pas satisfaite, cette langue écrite demeurait encore cachée, elle ne connaissait pas la littérature et l'histoire de son pays. Par contre elle ne manquait pas les émissions et les films en français, elle se gargarisait de mots, de phrases chantantes, de musiques, de métaphores, elle s'étonnait de l'impertinence de certains écrivains ; ici tous semblaient écrire sous ordre et donc tout était rigide et invivable.

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